LA TOUR PHALLIQUE DU BONVOULOIR
Dédié aux générations à l'école des lieux.
En plein bocage, à Juvigny Val d'Andaine près de Bagnoles-de-l'Orne, le caprice de l'histoire nous a transmis un bien curieux vestige, la Tour phallique du Bonvouloir, nichée dans un typique écrin de verdure.
Elle nous ramène au Château de Bonvouloir du 15° siècle, et de son puzzle restant. À ses côtés se trouvent, les restes d'une autre tour, transformée en colombier, le puits profond de 33 mètres ainsi qu'une ancienne chapelle reconvertie en maison d'habitation pendant un temps — d'où la présence d'une cheminée — l'étang et le verger.
Aucun Tartuffe local ou parisien ne pourrait se permettre de déclarer "cachez ce lingam que je ne saurais voir", tant le gland turgescent évocateur du haut de la tour principale s'impose au centre du paysage. Rappelons qu'une architecture de ce type se trouve également au Château de Flers, sous-préfecture.
En cette période difficile pour pour le "mâle hétérosexuel blanc" comme le rappelle opportunément Frédéric BEIGBEDER dans son livre Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé (Albin Michel), cette Tour originale serait-elle le roc salvateur de notre culture patriarcale ? Rappelons à satiété que le Code de l'Orne, est celui du pays du principe de la tradition.
La phallocratie des Ornais serait-elle plus lourde que la moyenne nationale ? Un complément aux multiples interprétations du "trou normand" des unes et des autres ? Dans le hallali sur le macho déclinant, faut-il en profiter pour faire campagne contre l'inceste, l'un des fléaux du Grand Ouest caché sous les chromos touristiques de façade ? Ou juste le rappeler. Certaines féministes réclament que les femmes ne soient plus, à tort ou à raison, de façon imagée, les "vases" ou autres réceptacles du trop-mâle désir.
Alors, Féeric, justement quel est le Code de :
- BONVOULOIR : 53 : 8 : lieu transformé porteur de la dette karmique de l'ancienne Seigneurie, mais laquelle ? Sa guématrie indique : Even, pierre - Gan, jardin - Zouhama, pollution (la dette) - Niba, prophétiser, etc.
- TOUR DE BONVOULOIR : 82 : 10 : 1 : je suis. Message reçu, mais encore ? Sa guématrie indique : 82 : Ohév hayim - hédoniste, bon vivant ?
La Crêperie du Bonvouloir, tenue par Pierre et Styven, avec ses délicieux produits et son charme bucolique semble le confirmer. Mais encore ?
La chanson de Georges BRASSENS revient à nos oreilles : "Quand je vois Fernande, je bande, je bande. Quand je pense à Félicie, je bande aussi. Quand je pense à Léonore, je bande encore, Mais quand je pense à Lulu, là je ne bande plus."Inaudible aujourd'hui. Ici, la marque du fait prophétique déjà évoqué ?
Esprit mal placé me direz-vous ? Comme Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois.
En l'occurence ici, le "dieu ou seigneur du lieu" sussure : "moi, je bande selon mon bon vouloir !"
Preuve plus de bonne santé souveraine que de stupre. L'Ecole du Réel l'emporte ici. Après le célèbre "Cogito ergo sum" (je pense donc je suis), la version locale "Coïto ergo sum" (je coïte donc je suis) ?
La force de vie, la vie. Pas la mort. La dialectique archétypale, Eros et Thanatos, souvent mentionnée, mais trop rarement concrètisée.
Rien d'autre. Venez et voyez.
© Eric LE NOUVEL