EDITORIAL N° 3
(Septembre 2013)
Cette année 2013 est un bon cru pour la Féerie à la française avec différents évènements marquants.
1. LES NOCES ALCHIMIQUES DE LA FEERIE
Les Féeries du Bocage se sont tenus pour la seconde fois les 1 et 2 Juin 2013 à Voulx (77) sous l’égide de l’Illustrateur GODO, « Chantre émérite » de notre féerie nationale.
D’année en année, un format-type de salon se met en place autour de l’Arbre tutélaire et fondateur, Pierre DUBOIS, qui perdure à nous transmettre sa vision classique du Merveilleux. Et avec le défi salvateur de l’espérance donnée par la légende. Nous y reviendrons.
De plus, nous avons eu droit au supplément de la dimension alchimique des Contes avec la partici-pation de savants colporteurs de cette Tradition :
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Jean HAAB, Kabbaliste, auteur du célèbre ouvrage de référence L’Alphabet des Dieux (1979), réédité en 2002,
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Jean-Luc LEGUAY, l’un des derniers Maîtres enlumineurs, auteur de Perceval le Gallois,
L’Apocalypse, La Divine Comédie, Le Maître de Lumière, Le Tracé du Maître, etc.
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Patrick BURENSTEINAS, Alchimiste, auteur de La Trame, se soigner par l’énergie du monde, etc.
- Pierre SEA, Alchimiste, auteur avec Laure DE NEITH, de La Symphonie alchimique.
Les Féeries du Bocage se révèlent un exercice alchimique en soi dans l’unité de la diversité féerique, imaginaire et fantastique, ce qui n’est pas le cas d’autres manifestations plus ancrées dans la « modernité » - telle Les Halliénales près de Lille, etc.
Des jeunes loups et louves se lancent avec des armes nouvelles (uchronie, bit-lit - le vampirisme urbain, etc.) pour faire bouger les lignes. Continuez les gars, et les « garces » : pourquoi pas « Sexe et Féerie » ? N’en doutez pas, certain(e)s y pensent…à l’heure du sabbat.
Nous nous réjouissons que le contenu de la féerie soit ainsi remis à l’ordre du jour en rappelant l’apport de l’alchimie traditionnelle. Il est néanmoins utile de se poser certaines questions. Ce type de message concerne qui aujourd’hui et demain ? Les nouvelles générations y trouveront-elles encore leur compte ?
« L’Ecole des Mystères » et autres Maçonneries traversent les âges sous différents avatars, et à l’image de l’érosion de la religion classique, le public et le message deviennent limités. Car, dès qu’il s’agit de prendre « la Route du Code de 12 à 120 ans », il y aura des appelés et des élus en nombre pré-limité, vers le « Grand Oeuvre » qui leur correspond.
Car là, il faut s’engager dans son chemin de vie et y travailler sans relâche, pour un jour y cueillir les fruits selon son degré d’âme, sa programmation, et son travail, pour que la perlaboration advienne.
A l’heure d’internet et du click to peer, ce n’est pas tout à fait tendance. La voie éxotérique et esotérique du Code parlera toujours à un tiers des individus, et 10%, la « fine pointe de l’âme », vivront le feu sacré de la Révélation divine ou de l’Athanor. De fait, rien de nouveau sous l’aura de la Croix, ou autre, ou du Soleil et la Lune réunis ; une fois que la mode sociologique a évacué le grand nombre d’un modèle dominant de pensée au profit d’un autre.
Notre propos est de nous interroger sur le contenu de la tradition renouvelée pour le plus grand nombre sous l’angle de « l’alchimie naturelle de la vie. »
Souvenez-vous du film « PI » de Daren ARONOFSKY (1998). Synopsis (source, Wikipédia) :
Max (Maximillian) COHEN est un jeune mathématicien surdoué qui pense comme Galilée que « la nature est un livre écrit en langage mathématique ». Il cherche partout une suite, notamment pour analyser les valeurs de la Bourse et en découvre une comptant 216 chiffres. Vivant seul dans son appartement, il analyse la suite des décimales du nombreπ. Pour ce faire, il utilise un ordinateur qu'il a lui-même fabriqué et qui occupe la plus grande partie de son appartement.
Plusieurs personnes s'intéressent de près à ses recherches : son ancien directeur de thèse (ayant, lui, abandonné l'idée de trouver une séquence parmi les décimales de π), une femme liée aux affaires de Wall Streetayant accès à un matériel informatique très performant et un groupe de Juifs orthodoxes qui pensent que la Torah, lorsqu'on la représente avec des nombres à la place des lettres, contient le vrai nom de Dieu (parce qu'il est censé s'écrire en 216 caractères)…
Le code de 216 caractères lui est transmis par son ami, ancien directeur de thèse, venant de décéder. Mais pas le vrai sens, ni sa syntaxe. Après, Max s'effondre. Puis, la fin du film arrive.
Tout est dans la dernière scène, quand la petite fille asiatique, qui traverse l'histoire, lui redemande de recalculer la formule mathématique. Max est sorti de des tourments; il a vécu la mort / résurrection intérieure. Tout en répondant, il lève les yeux, savoure la lumière, et contemple l'arbre - l'Arbre de la Connaissance ? Et, là, il comprend. Le Code est là, devant ses yeux, l'intensité de la spirale de Vie, l'essence des 216 caractères...
Si le Code est la Vie, la Vie, Elle, est plus grande que le Code. La Religion, l’Alchimie, la Science, etc. sont soumises à cette loi incontournable. L'humain ne peut accéder totalement au Code, qui lui échappera toujours. Ne resteront que des traces numineuses, ici mathématiques, d'Alliance.
La série MATRIX, avec plus de moyens, avait donné davantage l’eau à la bouche, mais le message attendu s’était terminé en queue de poisson. Le fond de l’affaire n’était pas ce que l’on projetait.
L’été, saison des moissons, est propice à relire Les Fleurs du Mal du plus grand poète français, Charles BAUDELAIRE. En effet, qu’y a-t-il de plus littéralement alchimique que de faire « fleurir le mal » ?
Dès le premier poème, Au Lecteur, la messe est dite :
(…)
Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.
(…)
Puis, l’Alchimie de la Douleur
L’un éclaire avec son ardeur,
L’autre en toi met son deuil, Nature !
Ce qui dit à l’un : Sépulture !
Dit à l’autre : Vie et splendeur !
Hermès inconnu qui m’assistes
Et qui toujours m’intimidas,
Tu me rends l’égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes ;
Par toi je change l’or en fer
Et le paradis en enfer ;
Dans le suaire des nuages
Je découvre un cadavre cher,
Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.
(etc.)
Si la féerie peut cacher l’alchimie, qu’en est-il de l’alchimie elle-même ? Elle serait alors au cœur de la contradiction de l’existence, le lien sous-jacent entre le bien et le mal.
Je me souviens d’avoir prêté un jour l’oreille au message à la radio de Jean-Claude CARRIERE, spécialiste entre autre de la tradition hindouiste, qui donnait en substance le sens suivant à la révolution iranienne.
La Princesse Achraf, sœur jumelle du Shah, se rendant auprès des sages hindous à sa chute, due à l’arrivée de l’Ayatollah Khomeiny.
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« Des musulmans tuent au nom de Dieu ?! »
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« Princesse, nous voyons que la Force de Dieu est en action. »
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« Mais, je vous dis qu’ils tuent au nom de Dieu. Ce n’est pas possible. »
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« Princesse, nous vous répétons que la Force de Dieu est en action. L’ordre ancien va disparaître… »
A l’aune des 65 millions de morts de la Seconde Guerre Mondiale, serait-il politiquement correct d’oser enseigner aujourd’hui, que ce fut là le prix à payer pour dissoudre les structures féodales de l’Europe, afin d’en accoucher une autre ? Sans parler du sujet tabou pour longtemps encore de la Shoah, et ses 6 millions de morts, avec sa conséquence immédiate, la création de l’état d’Israël.
A ce niveau de discussion, les libres penseurs ne sont pas légion, et le sujet pas vraiment à l’ordre du jour des plateaux de télévision. Le discours occidental préfère se réfugier derrière la lutte contre le totalitarisme de tous bords, et de chanter la démocratie, le plus longtemps possible. En voulant faire croire que le mal, c’est que ce qui n’est pas bien. Mais pas de chance, le mal, c’est le mal.
La lumière serait-elle la négation de l’ombre ? Non, c’est l’inverse : l’ombre n’est que la lumière qui n’est pas encore advenue. Vérité on ne plus digne d’Al-Kimiya. Ici-bas, tout est en place pour que la comédie humaine se joue. Chercher à la comprendre donnera le vertige.
Quelle religion serait assez suicidaire pour avouer ce que racontent les animistes africains, à savoir que Dieu et le Diable sont les deux faces du même masque ? Discours de sauvages, sûrement…
La Force de Dieu est insaisissable. Pensez donc, son Nom donné à Moïse : Je Suis Ce que Je Serai…Ou dans sa version grecque, Chronos, le Temps qui dévore ses enfants.
Alors, si la « métaphysique cachée du mal » anime l’alchimie, c’est dire qu’elle sent le soufre…Vite, retournons au Merveilleux, qui nous fait rêver. La boucle est bouclée. Ouf !
Quoique, parenthèse, la triste affaire de Cleveland (USA), du malade qui séquestra et abusa des trois jeunes femmes pendant dix ans nous ramène immanquablement à l'histoire de Barbe-Bleue. Vous voyez, le contenu des Contes de PERRAULT n'est jamais si loin...
« La Beauté sauvera le monde » disait DOSTOÏEVSKY. Il parlait sûrement pour l’âme russe. Sinon, la croyance même, compte plus que l’objet de la croyance.
Pierre DUBOIS, lui, entend que « le Légendaire va sauver la planète. » Il plaide pour « l’écologie de l’âme, la fantaisie, le merveilleux, la remise à zéro pour retrouver l’harmonie perdue entre l’homme et la nature. Il faut revenir au Conte, à la sagesse primordiale par la parole initiatique, » mais à condition de trouver les bons passeurs. (Interview vidéo à Féeries du Bocage à Mons le 31/3/13.)
Bien dit, l’innocence retrouvée suggère l’enjeu de l’indicible, mais si une partie du vivant est maintenant en danger, ce vœu pieux suffira-t-il ?
L’Omega de la Quête c’est d’accéder aux Lois de l’Univers, et de les enseigner. Mais l’Alfa, aujourd’hui, c’est le business, la foire d’empoigne entre les illustrateurs, les auteurs et les éditeurs, à la recherche d’un public et d’un marché, certes reconnu, mais qui ne dépasse pas un rayon d’une librairie jeunesse.
Pourquoi pas, une jeunesse sympathique trouve là son créneau, souvent avec le secours de l’infographie. Car, de fait, l’époque de l’heroic fantasy de Frank FRAZETTA est lointaine. Mais l’essentiel est de participer, sûrement. Ce sera à la génération Facebook de transmettre à son tour. Leur monde minimaliste ne sera plus le nôtre.
2. « ARDENNE ET BRETAGNE : LES SŒURS LOINTAINES »
C’est la fête cette année pour Albert MOXHET, notre cher « épervier moucheté de la féerie ardennaise. » En effet, son livre Ardenne et Bretagne : les sœurs lointaines, publié en 1989 (Pierre Mardaga), vient d’être réédité par une co-édition Musée de Piconrue-CIA Comper, enrichie par 30 illustrateurs ardennais et bretons.
Saluons le rapprochement culturel et féerique de l’Ardenne et de la Bretagne par leurs deux mentors sur leur territoire respectif. Et aussi par l’intermédiation de l’illustrateur Hervé GOURDET, « authentique Troubadour de la Féerie à la française, » à la fois ardennais et breton par l’esprit, comme d'autres, qui signe en un juste retour la couverture de ce livre plein d’énergie et de promesses.
Nous venons de rendre un juste hommage à La Maison des Légendes-Musée de Piconrue dans notre rubrique Le monde féerique / Belgique.
Quant au Centre de l’Imaginaire Arthurien du Château de Comper, c’est une longue histoire.
Qui ne connaît pas Claudine GLOT qui a imprimé son concept culturel en Brocéliande basé sur la matière arthurienne de Bretagne, avec son mari Hervé, depuis 1988-90 ?
Cette périgoudine d’origine, à la flamme celtique, en a plus fait pour Brocéliande que tous les professionnels du secteur, mais ladite Communauté de Communes, et les Conseils Généraux lui ont néanmoins accordé leur confiance. Après c’est une question de style ; on plait ou pas, qu’importe, le résultat est là.
D’ailleurs si le Camp d’Arthur tient ses quartiers au » Château », il est plus exact de parler de « La Cour de Dame Claudine de Comper. » Sa personnalité a dépassé ses propres frontières régionales et livresques pour devenir une égérie qui développe la féerie par son talent relationnel, dans une cause juste et opportune.
L’axe Ardenne-Bretagne est une consécration personnelle pour la stratégie de Dame Claudine visant à faire de Brocéliande une « tête de pont » symbolique dans l’espace imaginaire. Dans l’absolu, sa limite est que la légendaire Forêt concerne aussi le Passais ; mais là, c’est une autre histoire. De fait, « seules les communes autour de Paimpont ont le droit d’utiliser le nom Brocéliande. » (cf. Wikipédia)
En d’autres termes, dans l’Arbre de la Féerie à la française nous avons Pierre DUBOIS en Hochmah (le Père), et Dame Claudine en Binah (la Mère), que nous retrouvons d’ailleurs ensemble à chaque salon féerique, en parfait binôme archétypal.
Ceci est d’autant plus sympathique que la première Séphira, Kéther, l’Esprit, reste libre, à l’image du siège vide de la Table Ronde, dans l’attente du Roi. Comme chacun est à sa place, et dans son rôle, l’ordre règne. Car, voyez-vous, mieux vaut ne pas postuler par soi-même pour cette première place. L’Esprit souffle où, quand, et avec qui, il veut. Sinon, gare : les têtes tombent.
L’authentique pensée spirituelle existe dans la séparation, condition même de la création ; elle ne cherche ni à plaire, ni les amitiés, ni les subventions. Elle est prophétique et rebelle, synonyme de crainte et de tremblement, pour s’exprimer en Vents, Fractions et Retentissement, afin de remonter par le Feu électrique - dixit Ezéchiel - au Char Céleste.
La Table Ronde de la Féerie à la française se dévoile progressivement : le Père, ma Mère, le Chantre, le Troubadour…Nous en ferons écho au fur et à mesure. Bien d'autres surprises nous attendent.
3. BROCELIANDE, « LA PORTE DES SECRETS »
La sortie du collectif Ardenne et Bretagne : les sœurs lointaines s’accompagne cet été et à la rentrée d’une vaste opération transculturelle et transrégionale grâce aux moteurs hors pair de Comper et de Piconrue. Qu’on en juge le programme des Rencontres de l’Imaginaire :
- Juillet / Août : manifestations à Paimpont, Concoret, Bécherel, Montfort-sur-Meu (35).
- Septembre : Sabbat de la Gypsine à Redu (Ardenne belge).
- Octobre, Novembre et Décembre : à Lusignan (Poitou-Charentes), Brocéliande et Bastogne.
Revenons à l’Office de Tourisme de Paimpont qui s’est enfin doté en 2013 de nouveaux concept, logo et locaux.
Brocéliande, la Porte des Secrets : oui, c’est un bon positionnement. Brocéliande est indéniablement une Porte, écho à la sentence de l’Abbé GILLARD, « La Porte est en-dedans,» qui eu le génie d'unifier le « dieu du Lieu » et la pensée chrétienne dans son église de Tréhorenteuc.
Le logo de l’Arbre est fort et distingué, comme la typographie des lettres.
La rénovation du bâtiment est réussie, et le mobilier urbain s’y intègre harmonieusement.
Comme il faut gérer efficacement le flux des visiteurs, le diaporama vient à point redonner du sens et du mystère à la standardisation touristique. L’échelle des thèmes est crescendo :
1- L’atelier du Garde Forestier, Pierre, le narrateur de l’histoire.
2- Au cœur de la Forêt,
3- Les Flammes de la Forge,
4- L’Arbre Maître.
(Source : Brochure Brocéliande, son univers s’ouvre à vous, de l’Office de Tourisme.)
NB : ouvert toute l’année, sauf Noël et Jour de l’An. Il est prudent de réserver au : 02 99 07 84 23, ou sur www.portedessecrets-broceliande.com. Nous ne l’avons pas encore vu ; nous en reparlerons.
Les temps sont durs pour la culture à cause de la crise. La foi permet de durer. J’ai rencontré bon nombre de personnes sympathiques et motivées en Brocéliande depuis de nombreuses années. En particulier, le Restaurant des Forges, et l’Hôtel-Restaurant des Bruyères à Plélan.
Et, n’en déplaise, heureusement que la Forêt sacrée est privée. Il n’y aura pas là de MerlinLand. Les capacités hôtelières ne le permettent d’ailleurs pas. Et tout le monde ne va pas au Relais 3* du coin, à la décoration surfaite, et qui est bien cher ; je regrette l’ancien 2*, ses prix, et sa salle à manger rétro. Même si c’est quand même bien vu pour la région de cibler une nouvelle clientèle haut de gamme.
Dans l’écheveau du parcours, chacun y va de son bonhomme de chemin de traverse. Le charme de la découverte est ainsi conservé.Et dire que des familles d’universitaires italiens viennent là en vacances, car Le Roman du Graal est enseigné dans leurs écoles !
Si le Lieu est bien protégé, le développement quantitatif est limité, en pour et en contre. Il est bon de se poser quand même certaines questions, même si tout fonctionne, et que la Légende et son principe, sont transmis aux jeunes générations pour un bonheur durable.
Juste un mot à ladite Communauté de Communes de Brocéliande : cela manque d’animation, mis à part Les Rencontres de l’Imaginaire, où nous avons eu droit à un défilé musical. Oui, il y a eu aussi le concert rock-opéra EXCALIBUR d’Alan SIMONen 2012.
Cessez d’attendre les touristes, et de compter le tiroir-caisse. Allez les chercher en faisant preuve d’imagination et de créativité, comme à Lorient ou à Carhaix. Et sans parler des nombreuses autres évènements festifs en France. De Turckheim à Bayonne, la clé de leur succès ? Tout le monde y participe ; le feu sacré est collectif et partagé. Pas facile de sortir de la culture « galettes et saucisses », même à 50 km de Rennes.
Il faudra donner plus de sincérité et de générosité, si vous voulez un jour un retour. Le Vase du Graal se remplit selon un principe simple : le désir de donner doit être plus grand que le désir de recevoir.
Idem pour l’Imaginaire arthurien : sans insuffler l’esprit spirituel de la Quête, sans réinjecter du vrai contenu, l’énergie retombera et stagnera dans le virtuel, « vanité qui tourne sur elle-même » (Albert MOXHET).
Quant à feu l’Abbé Alain REBOUR, un ami de la famille, qui remplacera cette grande âme dans la Collégiale ? Bien sûr, le pôle monastique, l’Abbaye Notre-Dame de la Joie remplit toujours son rôle.
Tout ceci est complexe, mais pas si compliqué. Tout tourne autour des trois Plans : le matériel (tourisme), le symbolique, et le spirituel. Il faut investir et agir principalement dans le qualitatif, sur plusieurs plans et de façon combinée, dans la durée.
L’international, c’est un autre défi. Merlin et Viviane ne vont pas attendre la province, et sa jalousie maladive : ils vont s’en occuper eux-mêmes. Il existe ailleurs des Traditions millénaires…
La mainmise provinciale visant à protéger son gâteau n’a plus cours. Il faut au contraire chercher à l’agrandir : il n’a pas de limite à gagner en notoriété, à condition de sortir de chez soi.
Que ceux qui travaillent uniquement avec les copains continuent, mais sachent que ceux-là ne sont souvent pas supérieurs à vous, contrairement aux adversaires qui eux le sont, et vont vous obliger à vous dépasser. C’est en luttant toute la nuit contre un Ange plus fort que lui que Jacob est devenu Israël au matin.
Sinon, pour information, le prix de mon poster Merlin et Viviane s’aiment toujours d’Amour en Brocéliande est passé de 6 € à 4 €. Qui fait mieux pour l’image de marque ? En cette époque numérique qui nous soumet au Déluge d’images, nous croyons au retour du principe du vitrail : transmettre un contenu synthétique en une seule image symbolique. Et bien entendu, à un prix abordable. C’est la phase logique succédant au Logo.
4. CONCLUSION
En final, la féerie à la française progresse en occupant le terrain avec talent. Saluons le nouveau venu, « Les Imaginautes » du Vercors, Lieu qui nous est cher. Et aussi nos voisins suisses avec les « Féeries de Joux » à la tonalité très champêtre.
Mais la « substantifique moelle » est à venir. Parions sur le renouvellement et la puissance d’esprit de TSARFAT, notre Royaume moral et spirituel, que nous défendons sur ce site, car seul modèle restant face aux USA. L’avenir parlera si nos défauts ne l’emportent pas sur nos qualités.
Que la Féerie à la française prenne sa vraie place dans l’avenir à la suite de JRR TOLKIEN et de JFK ROWLINGS. Nous ne pouvons rivaliser avec les dieux des Lieux anglo-saxons à la féerie si surnaturelle. Leurs déesses sont trop belles, et leurs philtres d’amour et de mort, trop forts.
Tristan est mort d’amour pour Yseut, parce qu’en l’aimant, il s’est trop aimé. Comme Roméo et Juliette. Et cet amour-là n’est pas plus fort que la mort. Il est amore - à mort. Et il fut ô combien difficile de briser l’anneau des Niebelungen, pour éviter que le IV° Reich n’advienne.
Si « le Merveilleux est partout », à nous de revisiter le réel, à la suite du grand Charles précité, pour le sublimer et le faire fleurir, Graal d’Amour-Connaissance. Notre seule voie est la Kabbale et l’Alchimie à cause de notre Code génétique hexagonal, l’alliance spirituelle davidique. Hélas, Jean PHAURE n’est plus là pour nous le rappeler et l’expliquer.
De même, les Mégalithes de Monteneuf ont repris leur verticalité en Brocéliande, après avoir été mis à bas dans le cycle de la pensée catholique. Celle-ci s’est évaporée, car n’ayant plus cours, et d’une expression commune, souvent réductrice de l’authentique pensée judéo-chrétienne. A elle seule de continuer à se retremper dans l’hébraïsme, pour connaître et diffuser les vrais fruits de l’Arbre de Vie.
Et à nous les Celtes de continuer à prendre le pouvoir de l’esprit. Si la langue bretonne régresse qu’importe, les Bretons, n’en déplaisent, ne sont que les derniers Celtes. L’émergence du Triskell-Force de Vie choisira son mode d’expression dans sa sphère opérative choisie au cours de la trame du temps à venir.
Face à la pensée cathodique ou I-plasma, à l’électroencéphalogramme plat de la croyance occidentale, notre féerie restera un genre mineur mais porteur d’un zeste de rêve et folie, utile à notre survie, face à la mainmise systémique de tous bords.
Au nom de l’axe Bretagne-Ardenne, oeuvrons au Retour du Roi, et du Saint Graal, Princeps - le savant Principe, l’ordre des choses, dans le monde à venir.
Amen.
© Eric LE NOUVEL
Ce 21-22 Septembre 2013 - Redu, Sabbat de la Gypsine.