DALIDA
« La douleur (d’amour) est le terreau de l’artiste. »
Yolanda GIGLIOTTI, née le 17/133 au Caire.
- Paracha Chemoth (Exode) : porter la parole dans l’exil, trouver son nom.
- Haftara (qui s'applique traditionnellement aux femmes) Chemoth : porteuse du célèbre passage pouvant être interprété à l'image de son destin ambigu :
"Puis l'Eternel me dit : "Voici, je mets mes paroles dans ta bouche. Vois que je te donne mission en ce jour auprès des peuples et des royaumes, pour arracher et pour démolir, pour détruire et pour renverser, pour bâtir et pour planter." (Jérémie 1, 10).
Décédée le 3/5/87 à Paris Montmartre - Paracha Emor (Lévitique) : Parle…
Quelle est son message d’adieu dans son suicide ?
L’amour-toujours sûrement, et son contraire…
DALIDA : D-L-D : Dalet - Lamed - Dalet : ד ל ד ,
une porte s’ouvre, l’élévation artistique dans l’excentricité, une porte se ferme.
A l’image de sa somptueuse tombe de Diva et Déesse du Cimetière de Montmartre.
NB : la Haftara Emor (Ezéchiel 44) parle des obligations sacerdotales au Temple. Par allusion, cela indiquerait le passage de Dalida à ce plan archétypal d'Artiste pour la postérité.
Mais encore ?
Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui (Cantique des Cantiques, II-16)
DODI LI, VAANI LO
Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ( C d C, VI, 3)
VEDODI LI, ANI LEDODI
La promesse d’Amour du célèbre Cantique se vit à plusieurs niveaux : littéraire, charnel, religieux, mystique et initiatique.
DALIDA tourne autour du pot consonantique de l’amour. Les lettres de son nom tendent à former celui du bien-aimé, et malgré toutes ses chansons, n’y arrivent jamais. Les êtres de sa vie ne s’assemblent pas, et plusieurs finissent suicidés dans son théâtre d’ombres émissaires.
Car sa blessure d’âme est blessure d’enfance, l'absence du père, et secret de famille. Les Parques, enfouies dans l’ombre de sa dualité, s’y entendent à tisser les fils de sa propre malédiction. Le bonheur ne passera pas, tant pis.
Malgré le succès, la solitude est récurrente. La dépression guette.
La vibration de l’adresse de sa belle demeure du 11bis, rue d’Orchampt (1) dans le haut de Montmartre est extrême. 11 bis = 2 / 11 au carré (la question du couple posée de façon aiguë, les amitiés, les associations avec les inévitables ruptures).
La révélation de la Force de Dieu (11) au creux de l’isolement devint insupportable, mais transmissible, quand tout fut consommé.
Le mystère de l’artiste demeure dans sa grande popularité, comme son message, qui a été bien « entendu » par tous, et encore aujourd’hui.
Qu’importe la réponse de son destin, sa lancinante question d’amour dans son art appartient en final à Montmartre.
Il nous reste son buste, réalisé par ASLAN, place Dalida, près de la Maison Rose (rue de l’Abreuvoir).
Mais, consolez-vous d’espoir, le square des Abbesses, et son mur des « Je t’aime », ne sont pas loin.
Car Montmartre est aussi l'éternité de l'Amour-Connaissance.
© Eric LE NOUVEL
(1) NB : la rue d’Orchampt semble coupée et ne compte de 16 numéros. Soit la Lame de Tarot XVI - La Tour Foudroyée, tout un programme.
A l’image de son chemin de vie du 17/1/33 = 7 / 16 : la foi à reconstruire sur de nouvelles bases. Quand on peut…