UN TROU DE VER CACHE AU DOMAINE DE TRIANON DE VERSAILLES ?
A Jean d’ARGOUN qui le premier me montra le chemin
« Le Petit Trianon et ses jardins sont indissociablement liés au souvenir de Marie-Antoinette : elle est la seule reine qui ait imposé son goût personnel à Versailles, prenant à revers la vieille Cour et ses traditions. Dans son domaine de Trianon, elle trouvait le havre d’intimité qui lui permettait d’échapper à l’Etiquette.
Le rétablissement de la clôture sous Napoléon I°, qui reprend en majeure partie les dispositifs anciens - murs d’enceinte, portails, grilles et sauts-de-loup, permet de retrouver aujourd’hui le domaine de Trianon dans toute sa cohérence en tant que lieu préservé, centré sur ses châteaux.
Cet ensemble traduit l’éclectisme et le raffinement de Marie-Antoinette, doublés d’un art de vivre lié à une liberté de pensée et inspiré par les théories des Lumières.
Depuis la Maison du Suisse ou de la Ferme, promenez-vous dans le Jardin anglais, le Jardin français ou champêtre, le Hameau de la Reine et contemplez le Pavillon français, le Théâtre de la Reine, le Belvédère, le Temple de l’Amour, la Grotte, la Laiterie de propreté… » (1)
Le culte à Marie-Antoinette perdure aussi à travers son Domaine de Trianon. Un grand investissement a été fait au Hameau de la Reine, dont les visites depuis 2018 ne désemplissent pas. C’est le plus beau jardin anglais de cette taille aujourd’hui restauré. Rappelons que cette mode du 18° siècle se positionnait face au jardin à la française. Mais la recherche du point de mire réciproque était commune aux deux styles.
Le pari personnel de la Reine était de créer un univers mondain à la campagne. Cette projection est le cursus principal de tout ce qui va suivre. Elle n’hésita pas à faire raser le patrimoine des serres porteuses d’une collection unique de plantes pour réaliser son dessein.
A partir d’un bâtiment construit pour Madame de POMPADOUR, mais qu’elle n’occupa pas, puis inaugurée par Madame du BARRY en 1769, elle réorganisa Trianon. Même si le Roi avait un appartement au-dessus du sien, aucun membre de la famille royale ne dormit jamais en ce lieu illusoire quelles que soient les époques.
Le retour à la campagne est le thème moteur que l’on retrouve dès la Chambre de la Reine avec ses motifs de fleurs multicolores. Certes, on trouvait des vrais paysans avec leurs animaux au Hameau. Les maisons étaient vétustes à souhait, comme dans la réalité, mais les intérieurs étaient des plus raffinés.
Au cours de l’histoire, les rénovations n’ont pas manquées, car à l’origine, les maisons sans fondations, n’étaient pas prévues pour durer. Encore aujourd’hui on est frappé par l’intention marquée dans ce décorum esthétique à souhait. Une maison affiche même des motifs de pierre en trompe-l’oeil. L’ensemble fait studios de cinéma en toc. Et il faudra toujours entretenir ces bâtiments.
On a beaucoup glosé sur les motivations de Marie-Antoinette. Certes, elle a voulu créer un univers personnel, plus féminin et chaleureux pour sa famille et ses amis que le Grand Trianon. Mais fondamentalement, il s’agit de s’affirmer en vivant dans un monde à son image, en-dehors des contingences de la Cour et de son destin, qui va lui faire payer très cher. C’est ainsi.
« LE HAMEAU DE LA REINE
Suivant l’exemple du Prince de Condé à Chantilly, la Reine veut avoir son propre village pour jouir des plaisirs de la campagne avec ses enfants. De 1783 à 1785, Richard MIQUE construit le hameau, de style normand, en s’inspirant des dessins du peintre Hubert ROBERT.
Douze chaumières entourées de jardins potagers et fleuris, étaient originellement disposées autour du Grand Lac. Un peu à l’écart se situe la Ferme où la Reine obtient le lait. On le lui sert dans des porcelaines de Paris dans la Laiterie de propreté sur une belle table de marbre blanc refaite sous Napoléon.
Située au pied de la tour de la Pêcherie, aussi appelée Tour de Malborough (*) première construction du Hameau (1783), elle est doublée par une laiterie de préparation (aujourd’hui détruite). Marie-Antoinette possède sa propre maison, la seule couverte de tuiles. Le rez-de-chaussée est occupé par une salle à manger : à l’étage se trouve une salle des gardes, un salon et un cabinet de jeu.
Cette maison luxueusement meublée par Georges JACOB et Jean-Henri RIESNER est relié au Billard par une galerie de bois. Sur les escaliers sont disposés des pots de fleurs au chiffre de la Reine, en faïence de Saint-Clément (manufacture de Lorraine).
A droite de la Maison de la Reine se trouve le Boudoir. Les intimes que Marie-Antoinette convie dans ce petit village jouissent aussi de toutes les commodités. En 1786, la Grange (aujourd’hui détruite) est ainsi transformée en salle de bal.
Sous l’Empire, le Hameau est remeublé avec délicatesse pour l’impératrice Marie-Louise (1811). Entre 1930 et 1933, les bâtiments sont restaurés grâce à la générosité de John D. ROCKFELLER Jr. et de ses enfants. De cet ensemble subsistent aujourd’hui le Moulin, avec sa roue à eau, la Maison du Garde, le Colombier et le Réchauffoir (cuisine).
La Ferme est quant à elle concédée depuis 1993 à l’association Assistance aux Animaux qui s’emploie à la restaurer et l’animer.
(*) En 1722, à la mort du Duc de MALBOROUGH, général anglais, avait été composée une chanson « Malborough s’en va-t-en-guerre » qui connut un vif succès lorsque BEAUMARCHAIS la fit chanter pour Chérubin dans Le Mariage de Figaro. Elle fut diffusée à la Cour par la nourrice du Dauphin, et devint si célèbre qu’on en donna le nom à la tour du Hameau. » (1)
NB : le mobilier montré à la visite est en quasi-majorité de style Directoire.
Avant de passer aux apparitions de la Marie-Antoinette au fil des siècles, regardons le Code :
VERSAILLES = 5 / 41 : l’énergie (5) de l’affirmation du pouvoir royal (1) par l’architecture (4).
MARIE-ANTOINETTE = 70 : en retournant à la source, acquérir un nouveau regard.
= 7 : la confiance en soi et en Dieu dans la traversée du vide. C’était bien son cas.
TRIANON = 10 : le point de création.
= 1 : l’affirmation de soi, la recherche de l’identité.
PETIT TRIANON = 8 : la transformation, le solde de la dette karmique familiale.
HAMEAU DE LA REINE = 5 / 14 : soit tourner la page du passé ou plutôt de la Cour.
(Mobilier au Hameau de la Reine)
Voyons d’autres combinaisons :
MARIE-ANTOINETTE + PETIT TRIANON = 6 / 15 : responsabilité de la famille, via le hors-normes (ou l’occulte et le mystère. Nous y reviendrons).
MARIE-ANTOINETTE + HAMEAU DE LA REINE = 3 /12 : communication, expression avec une certaine nostalgie.
Quant à son chemin de vie en 4 / 22, il est tristement exemplaire : le sacrifice supérieur pour la nation en payant la dette karmique monarchique.
Longtemps critiquée, pendant et après son règne, elle fut l’épouse de Louis le 16°, porteur de la Lame de Tarot, la Tour Foudroyée…Tout un funeste programme.
Intéressant tout ceci…mais venons-en au vif du sujet, les apparitions de la Reine.
« LES PORTES DU PASSE
Versailles, porte royale vers le passé
Le poète Jean COCTEAU écrivait que « si, un jour, les avions volaient à la vitesse de la lumière,
ils atteindraient un univers dont une porte s’est ouverte par erreur le 10 août 1901 pour Miss MOBERLY et Miss JOURDAIN. »
Ce jour-là, dans l’après-midi, deux touristes anglaises, Annie MOBERLY et Eléanor JOURDAIN, visitent le Château de Versailles. En s’enfonçant dans le parc, elles ont l’impression de pénétrer dans un univers parfaitement irréel : elles aperçoivent une femme en train de secouer une nappe blanche et deux jardiniers qui conversent près d’une brouette. Puis un homme les rejoint en courant et leur demande de se diriger vers le petit Trianon.
Là, sur le perron, elles distinguent très nettement une dame aux cheveux blonds, coiffée d’un chapeau de paille blanc, et qui ressemble à s’y méprendre à Marie-Antoinette. Les deux touristes anglaises se sont-elles réellement retrouvées face à la Reine, remontant le temps jusqu’en 1789 ?
Depuis 1901, ce phénomène n’a cessé de se reproduire dans le parc du Château de Versailles : 1908 (la famille CROOKE aurait rencontré par deux fois, une femme en train de dessiner), 1928, 1937, 1938, 1949, 1955 (le 21 mai, un avoué londonien et son épouse croisent dans une allée du parc, une femme en robe jaune et deux hommes en habits du 18° siècle).
La plupart des témoignages émanant des sujets de Sa Très Gracieuse Majesté, on peut légitimement se demander si ces derniers ne sont pas plus sensibles que les autres à la présence de fantômes.
L’EXPLICATION D’EINSTEIN
« Ces dames ont trébuché dans le temps » aurait dit Albert EINSTEIN en évoquant l’étrange aventure des deux Anglaises à Versailles. Sa théorie de la relativité, élaborée en 1905, lui aurait effectivement permis d’expliquer ce phénomène.
Il est en effet théoriquement possible, en 2001, de voir Marie-Antoinette de se promener dans les Jardins de Versailles en 1789, à condition de se situer dans l’espace à 212 années-lumière de la Terre et de regarder celle-ci avec un puissant télescope : on y verrait alors les images d’évènements ayant eu lieu 212 ans auparavant ! »
© A la découverte de la France mystérieuse - Guide touristique - Sélection du Reader’s Digest, 2001.
- Que faut-il en penser ?
La théorie de la relativité établit le postulat que le « Temps » n’existe pas, est une projection humaine entre deux Big-Bang planétaire. Passé-Présent-Futur coexistent de tous temps dans la matrice linéaire du Continuum.
Il semblerait plus facile de retourner dans le passé via des lieux énergétiques privilégiés, des Vortex ou trous de ver, que de visiter le futur.
« Un trou de ver (en anglais : wormhole) est, en physique un objet hypothétique qui relierait deux feuillets distincts ou deux régions distinctes de l'espace-temps et se manifesterait, d'un côté, comme un trou noir et, de l'autre côté, comme un trou blanc. « (cf. Wikipédia).
- Est-ce que de Domaine de Trianon comporterait alors un trou de ver caché ?
Rien n’est moins sûr ; nous allons voir pourquoi.
Dans les années 1995, j’ai rencontré un sympathique et curieux personnage, Jean d’ARGOUN, auteur ufologue, qui me convia à venir voir le Dihôn, un vortex censé exister près du Belvédère, Fabrique du Jardin champêtre du Petit Trianon. Selon lui, c’est là où CAGLIOSTRO opérait ses travaux occultes avec des cérémonies maçonniques, etc. Il y avait plus à croire qu’à voir…
Aujourd’hui encore, si vous observez tout cet endroit à distance, vous ressentirez une énergie particulière, comme une zone fermée. Dont acte ; ceci pour la petite histoire.
En 2018, j’ai croisé un artiste peintre parisien affirmant avoir vu un jour une femme en habits anciens, peut-être la Reine, à la fenêtre du Petit Trianon.
Ayant été interpellé par deux fois - donc confirmé - et rédigeant cet ouvrage, je n’ai pas eu d’autre choix, et avec bonne grâce, que d’enquêter et vous faire cette synthèse provisoire.
Pour le reste, au fil des heures du jour et des saisons, les Jardins du Domaine de Versailles offrant des ressentis esthétiques, mais parfois également, numineux, magnétiques, mystiques, etc. selon les prédispositions de chacun. Le Continuum affleure au hasard des chemins vides complices du recueillement.
Rappelons que la ville de Versailles toute-entière porte un égrégore, une énergie psychique permanente agissant sur ses habitants, en particulier sur ceux qui le veulent bien, vivant et entretenant le souvenir royal. Plus d’un noble ou d’un catho, ou les deux, rêvent encore du Château.
Mais tout ceci, comme les religions, passe par le cerveau et l’inconscient de l'humain. Nous ne pouvons que vous renvoyer aux strates diverses de l’inconscient collectif classifiées par Carl JUNG.
Nous opinons sur la remarque envers les touristes anglais ayant eu des visions. Eux-même n’étaient-ils pas porteurs de la couche monarchique de l’inconscient de leur peuple ? N’ont-ils pas pu contempler furtivement des protagonistes ou des épisodes anglais calqués dans notre domaine royal français ?
Il pourrait nous être rétorqué que les descriptions données par les deux premières anglaises ne pouvaient pas avoir été inventées, correspondant bien à la vie de la Cour. Qu’importe, il ne s’agit là que de projections psychiques. A vous d’observer votre propre relation avec ces lieux. Néanmoins, un mix particulier joue à Versailles :
- l'égrégore puissant de la Royauté française,
- la projection fantasmatique voulue par Marie-Antoinette au Petit Trianon, et en particulier au Hameau de la Reine. Visiblement, elle perdure au fil des siècles.
Alors trou de ver ou pas ? Mis à part les statues d’animaux fantastiques au bord du bassin du Grand Trianon, nous n’avons pas vu de Chérubins avec l’Epée flamboyante gardant l’entrée de ce jardin d’Eden.
Les manifestations furent univoques, dans des limites rapportées, et surtout plus opératives depuis un certain temps. Mais elles peuvent certes revenir. Nous attendons toujours les preuves de l’existence ou de l’équation de ces fameux vortex sur Terre ou dans l’espace.
En attendant, nous vous recommandons le pèlerinage au Trianon le 2 Novembre, jour anniversaire de Marie-Antoinette d’Autriche. A l’époque de la Toussaint et de Samhain, la fête celte des morts croisant Halloween, ou plus exactement lors du face-à-face entre les morts et les vivants, les dix premiers jours du mois. La mémoire collective est alors au pinacle, et la rencontre individuelle relève alors du secret de votre coeur et de votre âme.
Nous préférons plutôt conclure par la magie du Lieu, ce témoignage de l’éternel Féminin amoureux du Beau laissé en héritage par Marie-Antoinette, plus humaine que Reine, au-delà des vicissitudes de l’Histoire.
La preuve, un succès, un nouveau souffle pour Versailles, au bénéfice de Tsarfat, notre Royaume à tous. Le vrai sujet.
Bienvenue.
© Eric LE NOUVEL
(1) © Château de Versailles