LES MEGALITHES, MEMOIRE D'ORADOUR-SUR-GLANE (87)

Légendes :

1) Menhir du Pic - Javerdat

2) Pierre à cupules d’Arnac - Cieux

3) Dolmen de Rouffignac - Javerdat

4) Menhir de Ceinturat- Cieux

5) Pierre à sacrifice de Ceinturat - Cieux

6) Pierre Champignon - Cieux

7) Abri de la Roche aux Fées - Cieux

8) Roche branlante de Boscartus - Cieux

9) Dolmen et rochers de Puychaud - Blon

10) Dolmen de La Lue - Berneuil

11) Dolmen de la Broderie - Berneuil

A partir d’Oradour-sur-Glane, le centre du Sacrifice, prenons la D9 pendant 8 km jusqu’au menhir de Ceinturat dans le pays de Cieux.

« Classé monument historique, c’est le plus grand menhir du département.

Au-dessus du sol il mesure 5,10 m, et il est enterré de 2 m. Sa masse est d’environ 20 T.

Etait-ce une sépulture, un indicateur de sépulture, une stèle commémorative ou une représentation pour un culte phallique ou solaire ? Seules des hypothèses sont avancées.

Une seule certitude : pour déplacer cet énorme bloc, il fallut au moins 200 hommes…

Un légende dit qu’il aurait été planté par des fileuses. Celles-ci, armées de leurs quenouilles et se tenant la main, venaient faire le tour en dansant…

D’après la tradition populaire, si l’on veut se marier dans l’année, il suffit de lancer une pierre sur la corniche située à mi-hauteur, la première fois qu’on le voit. Si elle se maintient, ce voeu sera exaucé.

On dit aussi que les femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfants peuvent jeter une pièce sur cette même corniche. Si la pièce retombe sur une partie de leur corps, elles seront enceintes… »

Ensuite à 1,5 km, la mystérieuse Pierre à sacrifice du Chiroudi :

« Ce bloc de granit porte à son sommet des creux dans lesquels la tradition populaire voit l’empreinte d’un corps humain. Il s’agit en fait de bassins résultant de la désagrégation de la roche sous l’effet de l’érosion. L’un des minéraux (le feldspath) plus abondant sur certaines parties du rocher a disparu, au cours des millions d’années, laissant des cavités.

Ce phénomène provoqué par les eaux de ruissellement est fréquent dans la région.

Près de Châteauponsac, sur le sentier de Létrade, existe ce même type de pierre curieuse.

Toutefois dans ses commentaires de la Guerre des Gaules, Jules César faisait état de sacrifices humains chez les peuples celtiques… »

Dans la loi du Continuum de l’espace-temps, tout ceci résonne étrangement tant un tel contexte local…

Puis, un détour à la Pierre à Cupules d’Arnac :

« Ce menhir mesure 3,20 m et présente une quinzaine de signes gravés en forme de croix et une centaine de cupules. Leur grand nombre indique assurément un usage rituel dont ne peut déterminer l’époque. Ce monolithe a été redressé en 1985.

Lorsqu’elle était à terre, la pierre du communal était réputée, en temps de sécheresse, pour avoir le don de faire pleuvoir. Il suffisait pour cela de la retourner à l’aide de barres de fer. »

Ensuite, les marcheurs seront ravis de découvrir la Pierre Champignon dans la clairière d'un sentier forestier du Bois du Rat après l’étang Fromentel :

« Ce chaos rocheux a la singularité de présenter sur sa bordure 2 blocs de granite superposés à la forme évocatrice d’un champignon. Le bloc inférieur du pied, encadré par des diaclases (cassures naturelles de la roche) se retrouve coiffé par un bloc arrondi formant son chapeau. (…)

Après une phase d’altération en profondeur sous l’action des agents atmosphériques, des blocs aux angles émoussés et des boules se sont formés. Puis le ruissellement a progressivement dégagé celui-ci du manteau d’arène (sable grossier) qui les enrobait. »

Reprenons la D204, et cherchons le magnifique Rocher des Fées :

« Des fouilles successives ont montré que cette cavité formée par l’accumulation d’énormes blocs a connu une longue occupation préhistorique.

Les vestiges recueillis et les structures découvertes attestent de son utilisation depuis le Magdalénien final jusqu’à l’Age de Bronze (de -15000 à -1800 ans avant notre ère,) d’abord comme habitat, puis comme nécropole.

La légende dit que cet amas de rochers représenterait les ruines d’un palais jadis habité par les fées. »

Le sentier continue vers le Pas de la Mule dans un pittoresque paysage bien gaulois que nous affectionnons.

Puis, « le ruisseau du Brudoux, cascade au, pied d’un spectaculaire éboulis granitique. On y trouve un curieux rocher en forme de carpe. »

Attardons-nous un instant sur l’un de ces étangs paisibles ; la région n’en manque pas.

Les surprises continuent en prenant la route vers Blond. Voici la Pierre branlante de Boscartus :

« Cet énorme bloc de granit pèse plus de 120 T. Il ne repose que par quelques points de contact sur d’autres roches surélevées.

Cette pierre est inclinée du nord au sud et un effort limité suffit à la faire osciller légèrement d’est en ouest.

On disait autrefois qu’elle servait de tribunal. Si un accusé arrivait à la faire bouger, il était reconnu innocent ! »

Terminons par les alentours de Berneuil en direction de Bellac. Deux émouvants vestiges nous attendent :

Le Dolmen de la Broderie en bordure de champ, mesurant 5 x 4 m. Utilisé au néolithique (-3000-4000 ans av JC), puis réoccupé par les gallo-romains vers -2000 av JC.

Le Dolmen de la Lue : brisée en deux, la table mesurait 5 x 3,50 m.

Nous terminons-là ce parcours non exhaustif.

Les sensations et les émotions, nous reliant à un passé lointain, ne manquent pas dans ce pur morceau de terroir.

Que du bonheur ! Un souffle rare et authentique.

Sources : Panneaux sur place et brochure-carte "Cieux - Circuit des Mégalithes" © Office intercommunal du Haut Limousin - 2017, que nous remercions.

A noter leur devise : Tous nos chemins mènent à vous."