LA KAABA DU MONT AIGUILLE (38) ?
1. INTRODUCTION : L'ETRANGE DAUPHINE
La géographie naturelle a donné au Dauphiné une réputation d'étrangetés. La bibliothèque familiale vint à point pour me fournir le Guide touristique A la découverte de la France mystérieuse (Reader's Digest), enrichi des apports du site www.isere-annuaire.com :
« La nature est si forte en Dauphiné qu'elle a dicté aux hommes sa liste de sept merveilles :
- le Mont Aiguille, bastion avancé du Vercors, à 2086 m d'altitude, officiellement exploré au sommet en 1492,
- la Grotte paléolithique de la Balme à Crémieu, au-dessus de la vallée du Rhône, refuge réputé du contrebandier Louis Mandrin,
- la Grotte des Cuves de Sassenage, à 6 km à l'ouest de Grenoble, traversée de galeries, avec le jaillissement de la rivière Germe ; accompagné d'une sonorité étrange, assimilée aux larmes de Mélusine, la fée-serpent, ancêtre fabuleux des Seigneurs de Bérenger-Sassenage,
- la Fontaine ardente de St-Martin-de-la-Cluze, près de Monestier-de-Clermont, qui est le théâtre d'émanations de gaz naturel. Les bulles s'enflamment parfois à la surface des eaux, notamment en cas d'orage. Ce phénomène avait fait situer là l'une des portes de l'Enfer,
- la Pierre Percée à la Matheysine, à 1270 m d'altitude sur la colline des Creys, en forme de dragon,
- la Tour Sans-Venin à Saint-Nizier, site spectaculaire surplombant Grenoble, à 666 m d'altitude, lieu sacré de la mémoire collective. Cette tour aurait été édifiée sur l'emplacement d'un temple ancien dédié à Isis. Un châtelain de retour des Croisades, avait rapporté un peu de Terre sainte : depuis lors, les vipères, qui hantaient l'endroit, auraient disparu, »
- l'ouvrage d'art du premier Pont de Claix (17° s) sur le Drac. »
La tradition ésotérique y confirme la présomption du sacré.
En effet le département de l'Isère est 38 = 11 (comme, 29, le Finistère): la Force de Dieu, la révélation.
L'incontournable revue ATLANTIS, n°415 (2003) nous rappelle la communication de Guy BEATRICE et Séverin BATFROI dans leur livre commun Terre du Dauphin et Grand Oeuvre Solaire, « qui met en avant le Dauphiné dans le rôle Solaire qu'il joue depuis de nombreux siècles.
Région du Dauphin, héritier du Trône (mais avant tout de la Lignée Royale juive), et dont l'une des principales villes, Grenoble, est attaché au mythe Solaire d'Apollon (…) et semble jouer le rôle d'Omphalos, de Centre (comme l'antique Delphes.)»
Et en ce qui concerne le blason de la ville : « La triple rose hermétique, sur le champ d'or du blason grenoblois, devient ainsi un symbole d'une extraordinaire puissance apollinienne, symbole demeuré intact mais incompris, de nos jours encore. » Ses habitants seront heureux de l'apprendre.
L'auteur apocryphe d'ATLANTIS conclut ainsi : « (l'énigme du Saint Graal), Sang Royal de Jésus-Christ qui alimente cette terre sacrée, offerte au Dauphin, et qui porte en elle, la trace d'un gigantesque Graal naturel que l'homme s'empresse de parcourir chaque jour dans l'ignorance la plus absolue.
Ceci, à notre sens, prouve bien que le temps de purification nécessaire à la Royauté Céleste n'a pas encore atteint ses limites et que dans l'invisible, elle attend, patiemment, que des âmes s'élèvent en Coeur pour un retour à la Parousie finale, pour un règne perpétuel du Coeur Sacré de Notre-Seigneur Jésus-Christ. »
Très belle conclusion séphirotique, pour TSARFAT en Tiphéreth..
2. LES MYSTERES DU MONT AIGUILLE
Le Mont Aiguille est nommé « Supereminet Invius, il se dresse, inaccessible » au Moyen Age.
Il trône à 2086 m d'altitude, séparé du Grand Veymont, le point culminant du Vercors haut de 2341 m.
Curieux, déjà la date de 1492, année officielle de sa première exploration, sur ordre du Roi Charles VIII, la même quand Christophe COLOMB découvrait l'Amérique, le Nouveau Monde, dans un projet marrane soigneusement caché, mais qui finira en découverte majeure universelle...
« La première gravure connue de la montagne date de 1525 ; elle est publiée dans l'ouvrage de Symphorien CHAMPIER, Les Gestes du preux Chevalier Bayard. Plus que d'une aiguille, il s'agit ici d'une sorte de Tour de Babel.» (1)
En 1656, Denys de SALVAING de BOISSIEU relate dans Les sept merveilles du Dauphiné la légende du Mont Aiguille :
« Son architecture singulière, son allure de sentinelle, sa réputation de mont inaccessible ont forgé au mont Aiguille une aura de mystère. Les peurs et croyances ont peu à peu donné forme aux légendes. Parmi celles-ci,les thèmes d'une présence divine, ou d'un vieux bouc, parfois décrit avec des cornes d'or, sont vivaces.
(Wikipédia)
On raconte alors qu 'au sommet du Mont Aiguille, dans des grottes de cristal, se sont réfugiés les dieux et les déesses chassés de l'Olympe. Ibicus, chasseur, surprit un jour les déesses dans une tenue dont elles eurent à rougir.
Jupiter, fou de colère, lança les foudres contre le mont profané et le sépara de la chaîne voisine. Ibicus, victime de sa curiosité fut changé en bouquetin et condamné à errer éternellement sur les pentes de la montagne. » (1).
« Le Père MENESTRIER en 1701 dans un ouvrage du même titre que le précédent, propose une vue du Mont Aiguille sous forme d'une pyramide inversée. » (1) Rappelons que le schéma maçonnique à la Pyramide du Louvre est le même (V.I.T.R.I.O.L).
Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occulta Lapidem,
Visite l'intérieur de la Terre (intérieure), en rectifiant tu découvriras la Pierre cachée...
Quel message induit cherche-t-on donc à nous faire passer à travers les âges ?
Et qu'avons-nous vu dans l'espace-temps du Mont Aiguille ?
Après Saint-Michel-les-Portes, au nom évocateur, nous avons vu la drôle de Montagne dominant les deux autres. Tantôt bloc quadrangulaire, pouvant faire penser au Cube, le sens même du mot « Kaaba », tantôt Aiguille, à l'image de l'Axe du Monde (Axis Mundi) cher à René GUENON.
Et qu'est-ce la Kaaba de la Mecque, sinon un point nodal d'incarnation, « le point d'intersection de l'axe vertical atteignant le ciel et du plan horizontal de l'existence humaine ? » (2)
Le Cube entre le monde céleste et le monde terrestre. Sa destruction par un Abyssinien, annoncée par Mahomet lui-même, marquerait la fin des temps.
La Pierre Noire encastrée dans un cadre en argent et dans l'angle Sud-est du Monument serait une météorite donnée par Djibril (l'Ange Gabriel), nous ramenant d'une part au culte des pierres sacrées protectrices, les bétyles ou « demeures de Dieu » dans cette partie de l'Arabie (1). Et d'autre part à la Pierre du Graal tombée du Ciel, chère à Wolfram Von ESCHENBACH (3).
Le Mont Aiguille est un grand navire et un livre de pierre magnifique, dont les signes apparaissent et disparaissent au gré des passages de la lumière et de l'ombre (Dieu est Lumière sur Lumière - Sourate Nûr an Nûr).
La base d'un des versants, propice à la varappe, porte les plis d'une grande matrice, à l'image des entrailles de Miséricorde (Rahmanim), l'un des aspects du divin commun à toute la culture abrahamique (El Shaddaï, le Dieu Miséricordieux).
Attendons. Les archétypes sont là, ils parleront, quand Karnéios rejoindra Chronos…
(à suivre sur plusieurs années...)
© Eric LE NOUVEL
(1) cf. Wikipédia et brochure CPI Patrimoine en Isère,
(2) in L'architecture sacrée de C. HUMPHREY et P. VITEBSKY, Sagesses du Monde - Taschen,
(3) voir dans l'Introduction de notre rubrique à ce sujet.
VIDEOS
Ascension du Mont Aiguille (Vercors)
Timelapse coucher lune Mont Aiguille (c) Dominique Joubert
LMP MERVEILLE DU DAUPHINE - Le mont Aiguille
et